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La poste romaine
La
poste durant la Rome Antique
L'organisation et le fonctionnement de la
poste romaine apparaissent dans de nombreux
témoignages. Bien connues, elles correspondent
probablement au service postal le plus
développé et le mieux organisé de l'antiquité.
L'étendue
et la qualité des voies romaines ont été
prédominantes dans l'organisation de ce réseau
postal. En effet elles étaient présentes tout
autour de la Méditerranée et se développaient
constamment. Peu entretenues avant l'arrivée
d'Auguste au pouvoir, il est à l'origine de
leurs développements. Le service postal,
enjeux stratégiques dans les actions
militaires, pouvait alors se construire. Bien
que peu organisé à l'époque de César ce
dernier utilisait le transport du courrier par
coureurs qui se relayaient pour transmettre
des messages rapides. |
Voie romaine
de Ste-Suzanne
(Mayenne) |
Empereur Auguste
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Le Cursus Publicus
L'empereur Auguste (63 avant J.C. à 14 après
J.C.) développa le "Cursus Publicus"
(transport public). Ce service était à
l'origine exclusivement destiné à l'empereur
et aux personnages officiels. Il a été mis en
place à des fins militaires ou pour des
missions officielles. Pour utiliser ce service
il fallait avoir une lettre de transport ou
"Evectio" ou plus tard appelé "diploma" ou
bien encore "tractoria" donnée par l'empereur
en personne ou par le préfet de prétoire ou
bien encore par un gouverneur de province.
Cette pièce déterminait ce que les voyageurs
pouvaient prélever dans les magasins, ce
document était limitatif dans le temps.
Gratuit, ce service fut utilisé très largement
par les dignitaires romains, il fallait alors
le développer et le financer très largement.
Les charges de fonctionnement très lourdes
"angaria" devaient être acquittées par les
municipes et les villes voisines des routes.
Ils devaient fournir les chevaux et les
véhicules. Sous les plaintes l'empereur Adrien
mis en place une loi pour exempter les villes
de ces taxes, loi qui était non exécutable et
qui avaient pour but de répondre à la demande
populaire. Il fallut attendre l'empereur Nerva
pour que cette charge soit prise par l'Etat
sur une période relativement courte.
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Auguste commença par mettre en place
des relais de coureurs chargés officiellement de
transporter le courrier de stations en stations.
Puis il améliora le système et mis en place des
relais (comme les Perses) tout au long des voies
romaines :
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Tout
d'abord, les mutationes, de simples relais
permettant de changer de cheval, ils étaient
éloignés de 40 à 50 km.
Entre le mutationes se trouvaient les
mansiones tous les 10 à 12 km, elles étaient
de véritables auberges où les cavaliers
pouvaient manger, dormir et y faire réparer
les véhicules endommagés. Les mansiones
étaient des magasins avec des réserves de
vivres pour les voyageurs et les courriers.
Suivant les énoncés des lettres de
circulation, les "Tractoriae sigillum", les
clients étaient hébergés plus ou moins bien.
Les mansiones étaient parfois de véritables
palais, ils pouvaient en effet héberger
l'empereur et sa garde.
Ces relais qui appartenaient à l'Etat étaient
sous la responsabilité de préfet du prétoire,
lequel était chargé de surveiller le Cursus
Publicus". Dans chaque province un préfet des
transports ou "Prefectus vehiculorum"
s'assurait du bon fonctionnement du service.
La distance entre les mansiones correspondait
à environ un jour de marche, d'où le mot
"mansio" peu utilisé de nos jours mais
synonyme de "jour de voyage".
Les directeurs des stations appelés
"praepositus" puis "manceps" puis
"Stationarius" dirigeaient des esclaves qui
avaient en charge la gestion des écuries, le
soin à apporter aux chevaux ou le
fonctionnement des stations. Le personnel des
stations était financé par l'Etat. |
Empereur Adrien |
Des inspecteurs, les "Curiosi" devaient vérifier le
bon fonctionnement et le respect des réglementations,
notamment l'authenticité des lettres de transport.
Les "Tabellarii" étaient des esclaves ou des
affranchis, ils transportaient le courrier à pied ou à
cheval. Ces derniers transportaient ponctuellement le
courrier des particuliers moyennent quelque
rémunération, mais sans garantie de rapidité,
contrairement aux courriers militaires qui étaient
transportés très rapidement ! Les lettres pouvaient
également être transportées par des soldats dignes de
confiance. Les particuliers assez riches pouvaient
avoir un "tabellarii" personnel, on appela ce service
la poste des occasions. Cette poste assez commune a
permis de retrouver les échanges gallo-romain. Par
contre ce service était très lent par exemple il
fallait trois mois pour le transport d'une lettre de
Bretagne à Rome.
Char de la poste gallo-romaine |
Les
véhicules de transport qui étaient très
réglementés (poids, dimension, construction),
se composaient de trois types différents :
Les "rhedae" étaient les véhicules les plus
gros, ils étaient tirés par huit à dix
chevaux.
Les "carrucae", voitures plus légères et
luxueuses réservées à l'élite, étaient tirées
par deux à quatre chevaux. (Mot à l'origine du
mot carrosse.
Enfin les "Birotae" se tenaient sur deux roues
et étaient tirés par deux à trois chevaux ou
même parfois par des ânes ou des mulets.
Le transport pouvait également se faire par le
"Veredi" directement à cheval.
Deux services existaient, le plus rapide, le
"velox cursus" se chargeait du transport des
personnes et des marchandises et le plus lent
plus dirigé vers le transport de messages.
Suivant l'urgence les messages pouvaient être
très rapidement transmis.
La sécurité des routes était assurée par
l'armée Romaine. |
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Histoire de la poste
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